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Marie de l'Incarnation enseigne

 Crédit photo Fonds-Daniel Abel

Voilà qui m'est échappé.

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Dans sa lettre du 4 septembre 1640 à la Mère Marie-Gillette Roland, elle la salue par une saillie d’amitié en langue autochtone :

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J’ai reçu une singulière consolation à la lecture de votre lettre. Ni-Misens, crUek  basa wapicha entaien aiega eapitch Khisadkihir aria i Khiw a parmir, sw uga wiechimir . Ni-Misens, mCitch Kasasadkihatch Dieu, Kihisadkihir . Voilà qui m'est échappé. C'est à dire en notre langue.  Il me fallait faire cette petite saillie avec ma chère Sœur Gillette, et lui dire à peu près ce que nous disons ordinairement à nos chères Néophytes. Il faut que je vous avoue qu'en France je ne me fusse jamais donné la peine de lire une histoire ; et maintenant il faut que je lise et médite toute sorte de choses en sauvage. Lettre XLVI, adressée à une religieuse de la visitation de Tours, septembre 1640

 

Elle nous dit elle-même la place que prennent les amérindiennes dans son cœur. Au moment de quitter cette vie, elle veut les voir pour les bénir.

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On lui vint dire que la petite fille d'un des premiers chrétiens algonquins venait d'être présentée au séminaire pour y être instruite. Elle la voulut voir & lui fit mille caresses, puis prenant cette occasion, elle dit des merveilles aux religieuses pour les exciter à l'estime de leur vocation & à l'amour des petites sauvages, qu'elle appelait les délices de son cœur. Toutes les pensionnaires françaises & les séminaristes sauvages lui furent présentées pour recevoir sa bénédiction, qu'elle leur donna avec une bonté & une tendresse singulière, particulièrement aux petites sauvages, dont elle avait toujours regardé la conversion comme la fin de ses travaux. Témoignage, p.329

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Par Jocelyne Mailloux o.s.u.

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